Yasmina Khadra, L’attentat, 2005, 246 p.
L’histoire :
Amine Jaafari est un chirurgien arabe, naturalisé israélien, qui vit à Tel-Aviv avec sa femme Sihem. Il s’est battu comme un lion pour devenir chirurgien et être accepté par les israéliens et, à ce jour, sa vie est réussie, il est heureux. Un attentat a lieu, tout près de l’hôpital où il travaille, alors il passe la fin de la journée à opérer les blessés puis rentre chez lui. Sa femme n’est pas rentrée d’un séjour à Nazareth lorsqu’un coup de téléphone le rappelle à l’hôpital. Il apprend que le kamikaze, qui s’est fait exploser dans un café quelques heures auparavant, n’est autre que Sihem, sa femme. Après une période d’incompréhension totale, commence pour Amine une quête pour trouver des réponses aux questions qui le hantent : pourquoi elle ? qui l’a entrainée dans cet enfer ? pourquoi n’était-elle pas heureuse avec lui ?
Mon avis :
Je ne voulais plus lire de romans sur la guerre au Moyen Orient, au Liban ou en Palestine, et voilà que je tombe sur ce petit livre (prêté par Dominique ?), qui me nargue…. Allez, ce sera le dernier. Bref, finalement, j’ai bien aimé. Ce roman a récolté plusieurs prix et j’estime que c’est mérité. Amine incarne un arabe « occidentalisé », qui, à cause de cet attentat, se trouve confronté à la guerre sans merci que se livrent les Palestiniens et les Israéliens. Il y retrouvera finalement ses racines. Le style de l’auteur (c’est un homme) est simple et percutant, l’écriture forte et sensible. La recherche de réponses d’Amine est prétexte à une analyse fine de la situation complexe de cette région. L’auteur sait décrire l’horreur de la perte brutale de la personne aimée, puis il met Amine dans le rôle de la victime alors que, pour ses voisins par exemple, il est le bourreau. J’ai préféré le roman d’Hubert Haddad, « Palestine », mais « l’attentat » est un peu de la même veine. Je recommande donc cette lecture, dont je suis pourtant sortie perplexe (qui a raison, qui a tort, la violence est-elle la seule solution ?????????).